Que dit l'INSEE
L’INSEE vient de publier les chiffres de l’indice des prix de l’immobilier pour le troisième trimestre de l’année 2020. Ces chiffres sont très importants et étaient très attendus car il s’agit des premiers chiffres qui intègrent les premières conséquences du premier confinement.
La bonne surprise est la poursuite de la hausse des prix au troisième trimestre par rapport au second trimestre 2020.
Néanmoins, le rythme de la hausse ralenti fortement. L’indice des prix de l’immobilier marque une forme de rupture de tendance au troisième trimestre 2020 alors même que les professionnels de l’immobilier faisait part d’une déconfinement dynamique au début de l’été.
Voici les chiffres de l’indice des prix de l’immobilier au troisième trimestre 2020 :
Quelle tendance?
Bref, les chiffres sont bons même s’ils indiquent une rupture de tendance qui pourrait être confirmée par le second confinement ? Mais c’est compliqué car tout dépendra de la « manière » dont on sortira de ce confinement. Sortir rapidement via une campagne de vaccination/test/isolement réussie peut conduire à un rebond économique, alors qu’un enlisement dans notre situation aurait un impact probablement négatif sur l’immobilier.
Ce qui est probable c’est qu’après des années d’un marché euphorique il est possible de voir un ajustement des prix.
Ceci étant le marché immobilier est globalement saint en France et les prix relativement faibles dans de nombreuses régions.
En revanche, quelques marchés locaux, et notamment dans les très grandes métropoles affichent des prix dépassant la capacité d’emprunt des habitants.
Dans ces métropoles comme Paris, Lyon, Bordeaux, mais aussi dans une moindre mesure Toulouse ou Nantes par exemple, l’hypothèse d’une baisse des prix ou une pression à la baisse ne doit pas être exclue après 5 années d’euphories qui ont poussé les prix de l’immobilier à des sommets alors qu’au niveau national, la hausse des prix de l’immobilier était globalement modérée sur la même période.
Dans ces métropoles, la hausse des prix varie entre +30% à +50% sur les 5 dernières années. Chez Integral Patrimoine nous pensons que ces hausses exceptionnelles rendent les marchés plus fragiles face à un retournement de la conjoncture, mais il est impossible d’avoir des certitudes car lorsqu’on regarde en détail et donc localement, on s’aperçoit que de multiples facteurs entrent en jeux. Par exemple à Bordeaux, certes les prix ont beaucoup augmenté, mais cette ville s’est énormément développée (aménagements urbains d’intérêt national, attraction de grandes entreprises de services, nouvelles infrastructures, développement du tourisme…) plus de 10 000 habitants supplémentaires sont attendus chaque année jusqu’en 2030, les permis de construire ont pris du retard car la politique du nouveau maire de Bordeaux impose de les passer au filtre des impacts écologiques (artificialisation des sols etc.) et les chantiers (neufs et anciens) ont pris du retard à cause de la crise sanitaire.
Donc indépendamment de la forte hausse des prix de ces dernières années au niveau des grandes métropoles, il existe une réelle distorsion entre l’offre et la demande (ne pas négliger aussi l’effet des investisseurs étrangers) qui maintient des prix soutenus.