Qu’est-ce que l’Investissement Socialement Responsable ?
En marge jusqu’au début des années 2000, l’investissement socialement responsable (ISR) consiste à prendre en considération des critères non financiers, tels que l’environnement et le social, dans le processus d’évaluation des investissements. La succession de scandales environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), a contribué́ à convertir une partie de ces enjeux en des risques extra-financiers. Cette prise de conscience de ce risque extra-financier a conduit à la migration de la finance dite conventionnelle vers l’ISR ou vers une finance dite durable.
L’ISR peut prendre 3 formes
- Les fonds socialement responsables ou de développement durable : ils intègrent des critères sociaux et environnementaux d’évaluation d’une entreprise cotée qui sont mélangés avec des critères financiers pour sélectionner dans un portefeuille les entreprises les plus performantes d’un point de vue développement durable.
- Les fonds d’exclusion (ou « placements éthiques ») : plus répandus dans les pays anglo-saxons, ils excluent, pour des raisons morales ou religieuses, certains secteurs comme l’armement, le tabac…voire des activités considérées par leurs détenteurs comme dangereuses pour l’environnement : OGM, nucléaire.
- L’engagement actionnarial ou activisme actionnarial : il consiste, pour les investisseurs, à exiger des entreprises une politique de responsabilité sociale plus forte, soit en les interpellant directement, soit par l’exercice des droits de vote en assemblées générales.
Ces différentes formes d’investissements sont parfois qualifiées de placements éthiques, une catégorie de placements qui, outre les fonds d’exclusion comprend aussi d’autres types de produits financiers : les fonds de partage et les produits financiers solidaires. Les premiers consistent à céder une part des bénéfices générés par le fonds à des associations caritatives ou des ONG, les seconds sont des produits d’épargne ayant pour but de financer des projets d’économie solidaire.
Le développement de l’ISR
En France, l’Investissement Socialement Responsable se développe sur l’idée que la prise en compte de critères sociaux et environnementaux permet de mieux identifier les sociétés performantes, à moyen et long terme. La question qui se pose est de savoir si cela se fait au détriment de la performance financière à court terme. En France, c’est très largement l’approche « fonds de développement durable » qui domine. En Europe du Nord, les fonds d’exclusion sont plus répandus.
En avril 2006, les Nations Unies ont adopté les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI). Il s’agit de six principes auxquels peuvent se conformer les investisseurs qui souhaitent intégrer les problématiques Environnementale, Sociale et de Gouvernance (ESG) dans la gestion de leurs portefeuilles d’investissement. En 2011, il existe plus de 300 fonds d’investissement socialement responsables dans le monde.
Le levier législatif
L’ISR imprègne peu à peu l’ensemble de la gestion financière. Des critères ayant trait à la gouvernance d’entreprise ou à la gestion du risque environnemental, sont aujourd’hui couramment utilisés par la communauté financière. Dans certains pays, il existe des dispositifs législatifs qui n’obligent pas les investisseurs à faire de l’ISR mais favorisent sa visibilité et son développement. Comme dans les années 2000, le gouvernement britannique a introduit une loi obligeant les fonds de pension à divulguer la manière dont ils prennent en compte les informations sociales, environnementales et éthiques dans leurs stratégies d’investissement. Depuis, d’autres pays européens ont adopté des législations du même type, l’Allemagne (2002) ou encore la Suède et la Belgique.
L’ISR en quelques chiffres
Selon la dernière enquête d’Eurosif, réseau européen de promotion de l’ISR, réalisée sur le marché européen de l’ISR à partir des données de treize pays européens, l’ISR représentait 5 000 milliards d’euros au 31 décembre 2009, en hausse de 87 % par rapport à décembre 2008. Ce chiffre reflète des situations très différentes selon les pays. L’étude distingue le « core ISR » du « broad ISR ». Le premier terme désigne les approches ISR les plus approfondies d’application de critères extra-financiers à la gestion qui ne représentent que 1200 milliards d’euros d’encours sur un plan européen… Le terme « broad ISR » englobe toutes les possibilités, y compris la simple exclusion de valeurs sur un seul critère, il est estimé à 3800 milliards en 2009.
En France, plus de 300 fonds ISR étaient proposés fin 2011 (à comparer aux 5 000 OPCVM, toutes catégories confondues). Novethic, centre de recherche et d’information sur l’ISR, chiffrait les encours ISR détenus par les résidents français fin 2011 à 115 milliards d’euros, dont 70 % appartiennent à des investisseurs institutionnels et 30 % aux particuliers
Quels sont les principaux acteurs de l’Investissement Socialement Responsable (ISR) ?
L’offre et la distribution des produits
Comme d’autres types d’OPCVM, les fonds ISR sont créés par des sociétés de gestion et des dépositaires (ces derniers ayant pour tâche de contrôler la régularité des décisions de gestion de l’OPCVM et la responsabilité de la conservation de ses actifs). Ils sont gérés par des sociétés de gestion habilitées par l’Autorité des marchés financiers.
Les sociétés de gestion qui proposent des fonds ISR mettent en place des dispositifs particuliers pour ces produits, créant souvent une cellule d’analyse extra-financière, voire une société de gestion entièrement dédiée à l’ISR.
Les produits ISR sont disponibles auprès de réseaux tels que les cabinets en gestion de patrimoine. L’offre auprès des investisseurs particuliers s’élargit de plus en plus et des produits ISR sont aujourd’hui proposés par des compagnies d’assurance.
Les investisseurs institutionnels
Les investisseurs institutionnels sont des organismes qui collectent l’épargne des particuliers et qui la placent sur les marchés financiers. Il s’agit principalement des sociétés d’investissement, des caisses de retraite (fonds de pension), des banques et des sociétés d’assurance.
En France, les investisseurs institutionnels représentent 70 % du marché de l’ISR. Au niveau européen, ils forment 92 % des encours d’ISR.
Les agences de notation extra-financières
Créées à la fin des années 90 et au début des années 2000, les agences de notation extra-financières évaluent et notent la politique de responsabilité sociale et environnementale ainsi que de gouvernance des grandes entreprises cotées. Leurs notations sont vendues la plupart du temps à des gestionnaires de fonds ISR.
Ce secteur compte aujourd’hui une trentaine d’acteurs, localisés en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Ces agences travaillent à partir d’analyses des documents publics, de questionnaires spécifiques, et de rencontres avec des responsables d’entreprises. Chacune a sa propre méthodologie, ce qui ne simplifie pas le travail de réponse des entreprises et la comparaison entre leurs différentes notes.
Nos conseils :
L’Investissement Social Responsable permet de jouer un rôle plus responsable et actif dans l’économie, sans pour autant renoncer à la performance financière. L’approche ISR permet en effet de mieux évaluer certains risques spécifiques et d’identifier des investissements à fort potentiel (énergies renouvelables, ressources naturelles…).
Chez Integral Patrimoine, nous serons ravis de vous accompagner dans cette démarche plus responsable grâce à une large gamme de fonds d’investissement répondant aux normes ISR. Nous proposons un accompagnement personnalisé et un choix des fonds en fonction de vos critères.